Étude de faisabilité – Programme agro-écologique transfrontalier Sénégal et Guinée-Bissau
Le Service Mondiale de la Paix (Weltfriedensdienst e.V. ; WFD) recherche un consultant / un cabinet de consultance pour réaliser une étude de faisabilité pour son programme agro-écologique au Sénégal et en Guinée-Bissau.
I. Introduction et contexte
Le WFD est une organisation à but non lucratif politiquement indépendante et sans affiliation religieuse. Nous travaillons dans les régions en crise et en conflit depuis 1959. En tant que partenaire reconnu de la coopération internationale au développement et organisation de mise en œuvre du Service civil pour la paix, nous soutenons les organisations de la société civile, en particulier au niveau local, et renforçons l’appropriation locale de la coopération au développement.
En collaboration avec nos organisations partenaires locales, nous donnons aux populations d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie les moyens d’améliorer leurs conditions de vie par leurs propres moyens. Nous les aidons à gérer les conflits de manière pacifique, à gérer les ressources de manière démocratique et durable, à promouvoir la sécurité alimentaire et à protéger les droits de l’homme.
Au Sénégal, le WFD travaille depuis 2002 sur les approches agroécologiques, notamment en termes de souveraineté alimentaire, de gouvernance et de gestion des ressources naturelles et de plaidoyer. Notre engagement en Casamance et en Guinée-Bissau, s’est limité jusqu’ici au programme du Service Civil de Paix.
Les espaces frontaliers entre la région de Oio (Guinée-Bissau) et la Casamance (Sénégal) sont caractérisés par une forte interdépendance écologique, culturelle et économique, entretenue depuis des générations par les populations des deux côtés de la frontière avec l’appui des partenaires de développement. Malgré cette proximité historique et culturelle, les communautés locales sont confrontées à une série de défis communs majeurs dont : changements climatiques et progression de la sècheresse et désertification ; dégradation des agroécosystèmes, mettant en péril les efforts de sécurité alimentaire ; accès restreint aux ressources naturelles et pression croissante sur les écosystèmes forestiers ; Gouvernance foncière fragmentée, générant des tensions intercommunautaires etc. ;
Le WFD vise à établir un programme transfrontalier avec trois partenaires locaux dans les deux pays pour faire face à la détérioration progressive des ressources naturelles et de l’insécurité alimentaire, avec le soutien financier du ministère allemand de la coopération technique et du développement (BMZ).
II. Objectifs et questions de recherche
L’objectif de la présente étude de faisabilité est de fournir au WFD et à ses partenaires locaux une situation de base solide pour améliorer le concept du programme en étudiant les approches, les résultats proposés, les opportunités et les risques pertinents, et en offrant des conseils afin de contribuer à la co-création du programme.
Cela implique notamment une évaluation de la faisabilité du programme et un examen systématique de la mesure dans laquelle l’approche du programme peut vraisemblablement produire les effets souhaités dans les circonstances actuelles.
Cette étude de faisabilité du programme transfrontalier s’inscrit dans une proposition structurée, articulée autour de la continuité et du renforcement d’actions essentielles déjà bien enracinées dans les communautés locales et des volets stratégiques innovants et complémentaires, clairement définis pour étendre l’impact du programme.
L’étude sert aussi à l’apprentissage conjoint de toutes les parties prenantes pour améliorer l’efficacité et la durabilité du programme.
Cette étude aura donc pour objectif d’évaluer les conditions techniques, sociales, institutionnelles et environnementales favorables à la mise en œuvre d’un programme structuré et intégré, capable de :
- Impulser une transition agroécologique adaptée aux réalités rurales transfrontalières
- Consolider les dispositifs communautaires de gouvernance des ressources naturelles
- Renforcer les capacités des producteurs agroécologiques et des gestionnaires forestiers communautaires, en mettant particulièrement l’accent sur l’implication des femmes et des jeunes ;
- Instaurer des mécanismes de coopération et de cohésion interterritoriale ;
Par ailleurs, l’étude devra intégrer l’implication effective des groupes bénéficiaires, des partenaires techniques et des autorités locales, comme condition essentielle à la pérennisation des résultats et à l’appropriation communautaire des interventions.
Sur la base de la note conceptuelle du programme figurant en annexe, l’équipe de consultants étudieront des questions de recherche proposées par la suite.
Pour les questions 1-3 il s’agit d’un côté d’évaluer le concept déjà établi (colonne gauche) et de l’autre d’approfondir des connaissances (colonne droite).
1) Analyse initiale de la situation et du problème, aux niveaux macro, méso et micro.
Concept déjà établi à évaluer | Connaissances à approfondir |
Quels sont les problèmes actuels des bénéficiaires qui ont été identifiés en rapport avec le programme proposé ?
Est-ce que le programme répond à ces problèmes ? |
Quelles sont les causes de ces problèmes ?
Est-ce que le programme a exclu des besoins importants ? Quelles sont les ressources naturelles clés, des dynamiques d’usage communautaire et des pressions environnementales? Quel est le diagnostic des pratiques agricoles vivaces, des contraintes climatiques et de la vulnérabilité des sols? |
Est-ce que le programme s’appuie suffisamment sur les potentiels, structures (groupes communautaires, institutions, réseaux, organisations faîtières, etc.) et mécanismes sociaux locaux ? | Quelles sont les lacunes identifiées ? |
Comment sont-ils pris en considération dans le concept du programme ? Comment peuvent-ils être étendus ? | Quelles sont les approches et résultats positifs issus de mesures de développement antérieures ? |
La Casamance a longtemps été affectée par le conflit. La dynamique de conflits est-t-elle déjà ou doit être prise en compte dans le contexte du programme proposé ?
Quels sont les conflits liés à l’accès aux ressources forestières et foncières et mécanismes de résolution ? |
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Etant un programme transfrontalier, les contextes des deux pays permettent-ils de créer des synergies et d’accroître l’impact ?
Quelle valeur ajoutée apporte le caractère transfrontalier du programme ? Quels sont les défis à relever en termes de mise en œuvre, de coordination et d’administration du programme (par exemple linguistique) ? Quel dispositif de gouvernance transfrontalière (souple, inclusif et piloté par les communautés locales) pourrait être développé? |
2) Partenaire local du programme dans les pays concernés
Concept déjà établi à évaluer | Connaissances à approfondir |
Quelles organisations ont été sélectionnées comme partenaires locaux du projet et quelles autres sont pertinentes dans le contexte ? | Comment les partenaires sélectionnés peuvent-ils s’engager et se coordonner avec eux ? |
Y a-t-il (ou avait) une collaboration entre les partenaires (avec une attention particulière à la coordination, à la création de synergies) et comment les synergies et la collaboration peuvent-elles être renforcées dans le programme proposé ?
Existe-t-il une concurrence ou un conflit potentiel ou existant entre les partenaires ? Dans l’affirmative, comment peut-on les atténuer? |
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Quels sont les ressources, les points forts ainsi que les points faibles des partenaires identifiés ? Comment le programme peut-il contribuer à exploiter leur potentiel et à renforcer leurs capacités ?
Quelles sont les compétences professionnelles, méthodologiques et politiques pertinentes, tant au niveau organisationnel qu’individuel, qui doivent être développées ? |
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Voyant les différentes composantes du programme, les partenaires du programme mettent-ils les approches en œuvre correspondant à leurs domaines d’expertise respectifs ? | |
Les activités de coordination proposées sont-elles adéquates pour renforcer les synergies ?
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Quelles sont les capacités des partenaires locaux qu’il faudrait renforcer et renforcer, en particulier pour un programme transfrontalier? |
3) Bénéficiaires et autres parties prenantes (aux niveaux micro, méso et macro)
Concept déjà établi à évaluer | Connaissances à approfondir |
Comment les bénéficiaires directs seront-ils sélectionnés et par qui ? Au nombre de combien ? Quels critères seront appliqués pour sélectionner ces bénéficiaires ? Sont-ils suffisants ? | Si ce n’est pas le cas, que faut-il faire pour y remédier ?
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Le programme met un accent particulier sur la promotion de la femme en milieu rural. Comment le programme peut-il les prendre en considération et quelles activités sont nécessaires pour y faire face ?
Quelles sont les structures de femmes et de jeunes déjà en place? Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses? |
Quelles sont les barrières les plus souvent rencontrées par les femmes dans la région ?
Comment peut-on intégrer les femmes rurales dans la gouvernance territoriale et dans les efforts de plaidoyer?
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Quelle est la composition de chaque groupe/catégorie de bénéficiaires ? Quel est le degré d’homogénéité ou d’hétérogénéité de la catégorie en ce qui concerne des facteurs tels que le sexe, l’origine ethnique, l’âge, l’orientation sexuelle, la langue et les capacités, et dans quelle mesure le programme doit-il en tenir compte ?
Comment des gens en situation de handicap ont été pris en compte et comment il vont participer tout au long du projet ? |
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Quel est le potentiel de chaque catégorie de bénéficiaires en matière d’initiative personnelle et/ou communautaire ? Dans quelle mesure les bénéficiaires sont-ils équipés pour prendre des initiatives ? Comment les capacités locales peuvent-elles être développées et améliorées ? |
4) Critères de l’OCDE
Pertinence – Dans quelle mesure le programme prévu fait-il les bonnes choses ?
- L’approche proposée pour le programme permettra-t-elle de relever les principaux défis en matière de développement dans la région ? Si oui, lesquels et de quelle manière ? Comment ces défis s’intègrent-ils dans les stratégies globales du BMZ ?
- L’orientation, les priorités et les objectifs (approche) du programme prévu sont-ils clairement définis et alignés sur les besoins et priorités des bénéficiaires ?
- Dans quelle mesure les objectifs et la conception de l’intervention prennent-ils en compte de manière adéquate les besoins spécifiques et prioritaires des bénéficiaires et les éventuels obstacles structurels dans la région couverte par le programme, le partenaire/l’institution ou les programmes politiques ?
- Les principes de l’approche sont-ils compatibles avec ceux des bénéficiaires ?
- Le programme est-il conçu pour prendre en compte et appliquer des approches sensibles aux conflits (principe „Ne pas nuire“) ?
- Quelles sont les mécanismes de gouvernance des ressources naturelles déjà en place et comment les actions du projet les renforcent?
Cohérence – dans quelle mesure l’intervention est-elle adaptée ?
- Dans quelle mesure les interventions prévues sont-elles conformes aux principes des droits de l’homme (inclusion, participation), aux ODD ou autres principes pertinents ?
- Dans quelle mesure existe-t-il des synergies et des connexions entre le programme prévu, d’autres interventions des organisations et d’autres parties prenantes ?
- Quelles sont les politiques les plus pertinentes au niveau national et au niveau régional (maximum 3) pour l’intervention et comment le programme peut-il les influencer positivement ?
- Quelles sont les similarités ou les duplications entre les bénéficiaires et les projets mis en œuvre par d’autres parties prenantes dans la même région ? Dans quelle mesure l’intervention apporte-t-elle une valeur ajoutée et évite-t-elle une duplication ?
Efficacité – Quelle est la meilleure approche pour atteindre les objectifs ?
- Les hypothèses du changement sont-elles plausibles ? Quels effets négatifs pourraient survenir ?
- L’approche méthodologique choisie est-elle appropriée et suffisante pour atteindre l’objectif du programme ? Des alternatives sont-elles nécessaires ? Si oui, lesquelles ?
- À quel niveau (approche à plusieurs niveaux) devrions-nous prévoir de mettre en œuvre des mesures supplémentaires pour accroître l’efficacité ? Qu’est-ce qui est recommandé ?
- Comment le changement sera-t-il mesuré ? Est-ce que les indicateurs proposés dans le concept sont adéquats ? Si non, quels sont les indicateurs les plus appropriés ?
- Comment les bénéficiaires et la population peuvent-ils participer et contribuer au suivi évaluation ?
Efficience – dans quelle mesure les ressources sont-elles bien utilisées ?
- Quels investissements et quelle structure du personnel seront nécessaires pour atteindre les objectifs fixés de manière efficiente ?
- Les moyens mobilisés sont-ils proportionnés aux résultats souhaités (rapport coût/impact)?
- Quelles sont les activités considérées comme les plus efficaces en termes de rapport qualité-prix ?
Impact (importance) – quelle est la contribution du programme prévu pour un impact sur le développement à un niveau plus élevé ?
- Quelle est la contribution particulière de l’objectif du programme (résultat) à l’objectif global (impact) ?
- Dans quelle mesure le programme prévu permet-il d’établir des structures, de donner des exemples et d’avoir un large impact ? Dans quelle mesure le programme aurait-il un impact sur les normes sociales et culturelles ?
Durabilité – dans quelle mesure l’impact positif persistera-t-il une fois le programme terminé (sans financement externe supplémentaire) ?
- Comment assurer et renforcer la durabilité des résultats et de l’impact (sur le plan structurel, économique, social et écologique) ?
- Quelles capacités à long terme seront mises en place au niveau des bénéficiaires pour leur permettre de poursuivre les mesures mises en œuvre de manière indépendante ?
- Quels changements positifs (comportement, mécanismes, réseaux, etc.) seront bénéfiques à long terme pour les acteurs de la société civile et les communautés ?
- Comment le programme contribue-t-il à un changement systématique et structurel au-delà d’un appui concret aux groupes cibles?
- Comment les capacités créées/renforcées au sein des partenaires locaux (par le biais de formations ou de la présence de conseillers internationaux) peuvent-elles être maintenues au-delà de la période du projet ?
- Quels sont les risques personnels pour les personnes qui mettent en œuvre le projet, ou les risques institutionnels ou contextuels, qui peuvent influer sur la durabilité du projet ? Comment ces risques peuvent-ils être minimisés ?
5) Recommandations concrètes
Sur la base des principaux résultats, le consultant formulera des suggestions concrètes pour chacun des domaines susmentionnés, qui pourront ensuite être intégrées dans le concept du programme en considérant le fait qu’il s’agit d’un programme transfrontalier. Les questions directrices générales sont les suivantes :
- Quels sont, le cas échéant, les éléments qui manquent au concept du programme pour rendre les relations de cause à effet plus cohérentes et pour atteindre durablement les objectifs prévus ? Quels sont les éléments prévus qui ne conviennent pas ou qui peuvent avoir un effet négatif, et pour quelles raisons ?
- Quelles sont les conclusions et les données de l’étude relatives au projet qui peuvent être incluses dans le cadre logique du programme et à quoi ressemblerait un cadre logique adapté ? Quelles activités proposées sont les plus prometteuses et devraient être mises en œuvre ? Dans quelle échelle devraient-elles être mises en œuvre pour le meilleur effet ?
- Quelles sont les recommandations concernant d’éventuels indicateurs de suivi de l’impact et de collecte de données ?
- Les hypothèses relatives aux relations de cause à effet peuvent-elles être étayées ?
- Quels sont les risques et les hypothèses à prendre en compte dans la mise en œuvre du projet ?
III. Méthodologie
Le processus d’étude de faisabilité comprendra deux étapes principales
- Revue de la littérature
- Documents à fournir par le client : rapports des partenaires identifiés sur les activités précédentes et/ou rapports annuels ;
- Politiques et programmes pertinents aux niveaux national et régional ;
- Études pertinentes sur le thème de l’agroécologie, de la gouvernance des ressources, du plaidoyer dans la région et d’une manière générale.
- Évaluation sur le terrain, y compris les données quantitatives et qualitatives à fournir :
- Analyse des parties prenantes au niveau communal, du district, provincial et national, et l’analyse des organisations de mise en œuvre identifié Cela comprend, sans s’y limiter, le profil organisationnel, le mode de gouvernance, les capacités techniques et financières/administratives, les approches et les programmes mis en œuvre avec succès, les partenaires financiers et les programmes actuels et futurs, le potentiel de synergie avec les partenaires actuels et l’analyse des risques ;
- Identification et analyse des besoins des principaux groupes cibles ;
- Données de base pour les indicateurs de résultats pertinents.
IV. Calendrier proposé et résultats attendus
Produits à livrer | Date | Commentaires |
Soumission des propositions financière et technique | 05.09.2025, 23:59 CEST | Veuillez envoyer votre proposition au format pdf aux adresses électroniques suivantes :
vergabe@wfd.de en citant comme sujet „WFD – étude de faisabilité“. Pour être prise en considération, votre proposition doit comprendre
En cas de questions, veuillez contacter ramones@wfd.de et balke@wfd.de. Des offres soumis à ces adresses ne seront pas pris en compte. |
Procédure de sélection et d’entretien | 06.09.-19.09.2025 | |
Contrat de consultant | 22.09.2025 | |
Rapport initial avec méthodologie et outils détaillés | 03.10.2025 | Le rapport initial doit comprendre les éléments suivants :
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Rapport préliminaire et présentation des résultats | 04.11.2025 | Lors d’une présentation aux parties prenantes, le consultant présentera :
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Présentation du rapport final (y compris les bases de données pertinentes pour une utilisation future) | 20.11.2025 | La structure du rapport final doit contenir
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V. Profil de l’équipe des consultants
Les candidats peuvent être des consultants individuels, un groupe de consultants individuels ou des sociétés de conseil disposant d’une expertise pertinente. Les candidats doivent posséder au minimum les qualifications suivantes :
- Expérience avérée dans la conduite d’évaluations et d’études de faisabilité dans des environnements similaires.
- Expérience ou formation avérée dans des projets et programmes dans le domaine des moyens de subsistance, de l’adaptation et de la résilience au climat, de l’agroécologie et du développement communautaire.
- Expérience avérée dans l’élaboration d’un cadre logique (y compris des indicateurs) et d’une proposition. La connaissance des exigences, des formats et du cadre logique du BMZ est un atout supplémentaire.
- Diplôme universitaire en sciences sociales, développement rural, agroécologie ou agriculture environnementale.
- Expérience de l’utilisation de méthodes mixtes et d’approches participatives, ainsi que d’approches sensibles aux besoins des jeunes, des enfants et des femmes.
- Maîtrise du français et du portugais (écrit et oral). La connaissance des langues locales comme le crioulo de Guinée-Bissau, le wolof du Sénégal est considérée comme une valeur ajoutée.
- Aucun conflit d’intérêt avec le WFD ou les organisations partenaires identifiées ou potentielles (USOFORAL, ENDA PRONAT, KAFO).
- Connaissance du contexte au Sénégal et en Guinée-Bissau est un atout supplémentaire.
Les offres soumises après la date limite ne seront pas prises en considération. Les offres ne seront pas consultées avant la date limite de soumission.
Les offres seront évalués selon les critères suivantes :
60% : Compositions & compétences de l’équipe selon le profil des TDR ; Qualité, cohérence et complétude de l’offre technique (y inclut les échantillons de travail); Qualité, cohérence et complétude de l’offre financier
15% : disponibilité selon le calendrier proposé ci-haut
25% : Montant de l’offre financier
VI. Annexe : Note conceptuelle du programme
Notez qu’un document plus détaillé sur le projet sera mis à disposition de l’équipe des consultants lors du contrat.
Contexte et justification
La région de Ziguinchor, bien qu’elle dispose d’importantes richesses écologiques, est confrontée à une détérioration rapide de ses écosystèmes. Chaque année, environ 40 000 hectares de forêt disparaissent, dont plus de 10 000 hectares de bois de rose illégalement exploités entre 2010 et 2015. Entre 1987 et 2018, la région a perdu environ 377 000 hectares de couvert forestier, tandis que les terres agricoles ont augmenté de 72 000 hectares, accentuant la pression sur les sols et la biodiversité.
L’agriculture, pilier économique local, est gravement affectée par la dégradation des terres, la raréfaction des ressources naturelles et des conflits fonciers croissants, notamment en lien avec l’expansion des plantations d’anacardiers et les dynamiques de transhumance. Par ailleurs, la déforestation massive contribue à l’érosion des sols et à la perte de biodiversité, et la régression de plus de 45 000 hectares de mangroves depuis les années 1970 menace la stabilité des écosystèmes côtiers et la production rizicole.
Enfin, dans la Casamance, les conséquences du conflit armé historique, notamment la présence de mines terrestres et l’exploitation illégale des forêts par des groupes armés, compliquent encore davantage la gestion durable des ressources. L’absence d’une gouvernance inclusive, la faible implication des jeunes et des femmes, ainsi qu’un manque de coordination entre les acteurs, freinent les dynamiques locales de résilience et de transition écologique. Dans ce contexte, les jeunes ruraux, bien que porteurs d’initiatives, manquent d’appui structuré pour promouvoir des méthodes agroécologiques adaptées et porter des revendications en faveur de politiques agricoles durables.
Au nord de la Guinée-Bissau, des tendances similaires sont observées : la couverture forestière est passée d’environ 70 % à 64 % de la surface du pays, soit une perte estimée à 220 000 hectares. Les tensions autour de l’accès à la terre s’intensifient également, exacerbées par l’expansion agricole et la pression démographique.
Tout particulièrement dans la région d’Oio au nord du pays (la plus vaste et la plus peuplée) limitrophe de la Casamance, les dynamiques d’autopromotion paysanne et de développement communautaire témoignent d’une transformation profonde des territoires ruraux. Cette zone partage avec le sud du Sénégal de nombreuses traditions culturelles et bénéficie de ressources naturelles propices à l’innovation agroécologique. Le secteur agricole, socle des stratégies nationales, joue un rôle fondamental dans : a)-l’éradication de la pauvreté générationnelle ; b)-le renforcement de la sécurité alimentaire ; c)-la réponse aux besoins essentiels des populations (physiologiques, sociaux, sécuritaires et identitaires). Dans ce contexte, la transition vers des systèmes agricoles durables, intégrés à une économie rurale verte et circulaire, s’impose comme une nécessité. Cette transition est indissociable d’une gouvernance territoriale participative des ressources naturelles. Le développement de la paysannerie dépasse le cadre purement agricole et s’affirme comme un levier stratégique de transformation nationale, porteur de résilience économique et écologique face aux changements climatiques ; de cohésion sociale à travers l’implication des communautés ; d’innovation territoriale en valorisant les savoirs locaux et en renforçant l’autonomie des acteurs ruraux.
Approche de réponse
Pour répondre aux défis identifiés en matière de gouvernance des ressources naturelles, de transition agroécologique et de faible engagement des femmes et des jeunes dans les politiques locales, le projet adoptera une approche intégrée et participative centrée sur les femmes et les jeunes pour renforcer leur leadership local, sur une démarche agro écologique valorisant les savoirs locaux et des pratiques durables adaptées au contexte, mais également une stratégie de plaidoyer territorial impliquant élus locaux, services techniques et OSC.
Le projet s’appuie sur trois piliers:
- Promotion des approches agroécologiques (avec un attention particulière aux femmes et aux jeunes)
- Les instances de gouvernance participative, durable et inclusive des ressources naturelles (locaux et transfrontaliers)
- Le plaidoyer en faveur de politique environnementales adaptée et d’une transition agroécologique
i) Promotion des approches agroécologiques
- Renforcement des Relais Communautaires
Dans certaines communautés dans la Casamance et la région Oio,, il existe des relais communautaires qui jouent un rôle décisif dans la diffusion des connaissances et des pratiques agroécologiques éprouvées au sein des communautés. En renforçant leur capacité à former et à informer, nous garantissons que les techniques durables soient adoptées et adaptées aux réalités locales. Ces relais agiront comme des agents de changement, facilitant le transfert de savoir-faire et le partage d’expériences, tout en mobilisant les membres de la communauté autour des enjeux de durabilité et de résilience face aux changements climatiques
- Collaboration avec les Centres de Formation en Agroécologie
L’objectif est de soutenir la formation et l’installation des jeunes agriculteurs-rices et des femmes afin qu’ils puissent développer leurs activités de production (élevage, agriculture, etc.). À cette fin, la coopération avec les centres de formation en agroécologie sera essentielle pour améliorer les compétences des jeunes agriculteurs-rices. Il s’agira d’appuyer la formation et l’installation de jeunes agriculteurs et de femmes pour développer leurs activités de production (élevage, agriculture, etc). En intégrant les jeunes et les femmes dans ces formations, nous visons à renforcer leur autonomie économique et à les encourager à devenir des acteurs clés dans la mise en œuvre de pratiques durables.
Une attention particulière pour la côté Guinée-Bissau est portée sur le rôle du Centre Paysan de Djalicunda (CPD), créé par la Fédération KAFO, qui est une plateforme rurale d’innovation qui accompagne les communautés dans l’analyse de leurs besoins, la co-construction de solutions locales et le renforcement de leurs capacités. Il joue un rôle clé dans l’autonomisation des paysans, la valorisation des savoirs locaux et la promotion de pratiques durables et inclusives. En plaçant les dynamiques locales au centre, le CPD agit comme un moteur de transformation sociale et de gouvernance participative.
- Renforcement des capacités en méthodes agroécologiques, en gestion de ressources naturelles
L’approche vise à renforcer les capacités des producteurs, en particulier des femmes et des jeunes, à travers des formations en agroécologie, gestion des sols, diversification des cultures. L’objectif est de réduire l’usage d’intrants chimiques, renforcer la sécurité alimentaire et faire face aux effets du changement climatique (perte de biodiversité, maladies, baisse des rendements). En impliquant les organisations communautaires, cette démarche entend favoriser l’autonomie, le leadership et la résilience des populations rurales dans une transition vers une agriculture durable
- Faciliter l’adoption de pratiques agroécologiques à travers l’installation et l’animation de sites de démonstration communautaire
En plus de la formation théorique, il est important que les producteurs puissent être accompagnés dans la pratique des solutions d’adaptation proposées afin de tester les différentes pratiques agroécologiques dans un contexte spécifique, d’adapter ces innovations culturales aux réalités locales mais aussi de comparer les différentes pratiques agricoles ou variétés.
Des sites de démonstration communautaires seront aménagés dans les communes cibles. Ils serviront de cadres de partage de savoir-faire locaux et modernes et vont constituer des lieux de co-apprentissage entre les agriculteurs (entre les communes des régions mais également transfrontalier) ; des espaces de rencontres entre techniciens, agriculteurs, chercheurs, partenaires dans le but de produire des données fiables qui pourront contribuer à orienter les politiques agricoles et programmes de développement.
ii) Les instances de gouvernance participative, durable et inclusive des ressources naturelles
- Renforcement des comités villageois paritaire et d’autres cadres existants
Les instances de gouvernances locales jouent un rôle essentiel dans la gestion durable des ressources naturelles et la protection de l’environnement au niveau des territoires. En effet, les cadres locaux favorisent une meilleure coordination entre les différents acteurs, une meilleure gestion des ressources naturelles, renforcent la participation citoyenne inclusive et avec une meilleure compréhension des problématiques environnementales locales.
D’un côté, comités villageois paritaires seront établis pour la gestion des ressources naturelles, intégrant des représentants des femmes et des jeunes. Ces comités seront formés sur les principes de gestion durable et participative, favorisant ainsi une gestion collective et responsable des ressources.
De l’autre, il s’agira d’appuyer la mise en place ou la redynamisation de cadres multi acteurs de protection des ressources naturelles en veillant à une implication effective des femmes et de jeunes, d’organiser des visites de partage d’expériences entre les différents cadres afin de favoriser le partage de pratiques et de connaissances, mais aussi d’accompagner les pratiques innovantes qui seront développées par ces structures locales.
Les instances de gouvernance devraient également assurer une gouvernance foncière inclusive et apaisée, garantissant l’accès équitable aux ressources naturelles.
- Sensibilisation et éducation citoyenne
Afin d’avoir un impact plus large au niveau des communautés, la sensibilisation et l’éducation citoyenne sur la gouvernance des ressources naturelles, le changement climatique. Nous organiserons des campagnes de sensibilisation à travers des ateliers et des événements communautaires pour informer les populations sur les enjeux environnementaux et les bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles. De plus, des programmes éducatifs seront développés en partenariat avec les écoles locales, afin de sensibiliser les élèves à l’importance de la préservation de la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques.
- Gestion communautaire des forêts
Renforcer et étendre les initiatives de protection des écosystèmes forestiers et promouvoir leur usage durable par les communautés locales.
iii) Le plaidoyer en faveur de politique environnementales adaptée et d’une transition agroécologique
Enfin, il s’agit de renforcer les connaissances et de soutenir des espaces de dialogue socio-politiques en faveur de la transition agroécologique pour renforcer l’adaptation au changement climatique et la résilience des communautés.
Le soutien d’espaces de dialogue socio-politiques à tous les niveaux (local, regional, nationale, transfrontalier) est crucial pour engager les différentes parties prenantes dans la mise en œuvre d’une transition agroécologique. Ces espaces permettront de rassembler les agriculteurs, les décideurs, les ONG et les communautés locales afin de discuter des défis et des opportunités liés à l’agroécologie.
Une attention particulière sera portée sur la « Dynamique pour une Transition Agro Écologique Local » (DyTAEL) » de Bignona, qui est un réseau qui regroupe des organisations de producteurs, de consommateurs, de femmes rurales, des ONG, institutions de recherches, réseaux de la société civile, un réseau d’élus locaux et des entreprises dans le but de promouvoir la transition agroécologique au niveau local par le plaidoyer, la sensibilisation, le partage d’expérience et l’accompagnement des territoires en transition.
Cette structure doit donc être à mesure d’agir concrètement sur les politiques publiques, en faveur d’une transition agroécologique, d’une meilleure gouvernance des ressources naturelles et d’un développement rural durable. Ainsi, avec la DyTAEL de Bignona, il est prévu de soutenir des rencontre de cadrage, l’élaboration et la mise en oeuvre de la feuill de route, l’organisation de forums communautaires et dialogues multi-acteurs (élus locaux, services techniques, jeunes), l’élaboration des notes de plaidoyer à soumettre aux conseils municipaux et l’intégration des approches innovantes en agroécologie dans les plans de développement communaux (PDC).
iv) Synergies & Coordination
La collaboration entre les organisations partenaires locales au-delà des frontières nationales doit contribuer à mobiliser l’intelligence collective sur la base du partage d’expériences et du renforcement des synergies d’action. A l’aide d’un coordinateur/d’une coordinatrice basé en casamance, des réunions régulières entre les partenaires seront organisées pour échanger sur les succès et les défis du programme. Pendant ces réunions, les partenaires auront également l’opportunité de visiter les lieux de mise en œuvre des autres pour apprécier les efforts et donner des conseils dans l’esprit de l’intelligence collective. Afin de montrer les synergies entre les partenaires, la valeur ajoutée du programme transfrontalier et pour capitaliser les expériences, plusieurs publications sont prévues (écrit, vidéo, radio, etc)
En plus, grâce au caractère transfrontalier du programme, les partenaires vont consolider les acquis communautaires issus d’expériences locales réussies, promouvoir le dialogue interculturel et interethnique comme levier de résilience sociale ainsi que contribuer à la construction de solutions communes face aux défis partagés de la vie en milieu rural.
Région de mise en oeuvre
Sénégal: Région de Ziguinchor; Communes de Niamone, Oulampane, Nyassia (Usoforal), Communes de Kafountine et Kataba (Enda Pronat)
Guinée-Bissau: Région de Oio; Secteur de Mansaba, Farim et Cuntima
Weltfriedensdienst e.V.
Der Weltfriedensdienst ist politisch und konfessionell unabhängig. Als gemeinnütziger Verein arbeiten wir seit 1959 in Krisen- und Konfliktregionen. Wir stärken Initiativen und Organisationen, Konflikte gewaltfrei zu lösen, Ressourcen und Ernährung zu sichern und die Menschenrechte zu schützen. Dabei orientieren wir uns am Prinzip „Hilfe durch Selbsthilfe“. Wir sind einer der sieben Entsendedienste in Deutschland und setzen Projekte des Zivilen Friedensdienstes um.
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